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L'histoire d'une commune

Quelques conseils pour constituer une monographie communale
            
 
Pour aborder une monographie communale, il convient de respecter quelques étapes. La première consiste à consulter la documentation imprimée disponible sur l’histoire de la région, du canton et de la commune. Ensuite viennent le dépouillement des répertoires des séries d’archives et la consultation des documents qui peuvent être intéressants. Dans tous les cas, il est essentiel de bien noter les cotes des documents au fur et à mesure de leur consultation.
 


La recherche documentaire

Il s’agit ici de trouver des renseignements dans des ouvrages répertoriés dans la bibliothèque des Archives ou dans les usuels. Pour cela, l’analyse de la base documentaire disponible sur l’ordinateur de la salle de lecture vous renverra aux références des ouvrages qui concernent votre recherche. L’investigation doit être élargie au canton voire à l’arrondissement de la commune dont on veut reconstituer l’histoire. En général on commence par la toponymie, puis on explore les ouvrages généralistes et on oriente progressivement la recherche vers l’histoire de la commune proprement dite.
Par ailleurs, si vous connaissez les dates d’événements précis, n’hésitez pas à vous reporter à la presse locale.
 


Bibliographie d’ouvrages de référence et de cartes :
 

  • Ancien et nouveau Périgord , Abbé Brugière, A.D. 24, 1 Mi 418 à 425.
  • Carte de Belleyme.
  • Carte de Cassini.
  • Les noms de lieux en France, Ernest Nègre, Paris, 1963, A.D. 24, C 624.
  • Relevés du cercle d’histoire et de généalogie, A.D. 24, Us 21.
  • Paroisses et communes de France. Dictionnaire d'histoire administrative et démographique. Dordogne, Guy Florenty, Paris, 1996, A.D. 24, Us 17/5.
  • Dictionnaire topographique du département de la Dordogne, de Gourgues, Paris, 1873, A.D. 24, Us 17/2.
  • Les titulaires et les patrons du diocèse de Périgueux et de Sarlat, R.P. Carles, Périgueux, 1883, A.D. 24, A 100.
  • Iconographie de l’art chrétien, Louis Réau, tomes I à III, Paris, 1957, A.D. 24, B 1623.
  • Dictionnaire hagiographique ou vies des saints et des bienheureux, Abbé Migne, Abbé Petin, Petit-Montrouge, 1850, A.D. 24, C 70.
  • Bibliographie annuelle de l’histoire de France, A.D. 24, Rev 838.
  • Bibliographie générale du Périgord, Philippe de Bosredon, A. de Roumejoux, Ferdinand Villepelet, Périgueux, 1902, A.D. 24, A 134.
  • Histoire du Périgord, Arlette Higounet-Nadal, Toulouse, 1983, A 1330.
  • Sources du nobiliaire de Périgord, de Gérard, Saint-Saud, tome II, Saint-Amand, 1892, A.D. 24, AA 330.
  • Sigillographie du Périgord, Philippe de Bosredon, Brive, 1891, A.D. 24, A 202.
  • Géographie historique du Périgord du milieu du XIIIe s. à la fin du XVIe s. Les châtellenies périgourdines, Jean-Paul Laurent, Paris, 1948, A.D. 24, A 1404.

 

La recherche dans les archives
 
Après l’étude générale vient l’exploration des répertoires d’archives. Il est évident que plus on remonte dans le temps, plus il est difficile de retrouver des documents car moins nombreux. La tâche la plus ardue est de découvrir des articles se rapportant précisément à la commune en question ou à des familles y ayant vécu. Quatre grands ensembles se dégagent pour vous guider dans le dédale que constituent les séries pour le profane : les archives de l’Ancien Régime, la période révolutionnaire, les archives modernes et enfin les archives contemporaines.
 

Les archives de l’Ancien Régime
 
Il s’agit, dans un premier temps, des séries J et 2E qui concernent des archives entrées par voie extraordinaire (dons, achats ou dépôts) comportant essentiellement des papiers de familles, d’origine privée.
 
Toutefois, avant de se lancer dans ces séries, il faut avoir connaissance de certaines pistes, en particulier celles liées à des noms de lieux, de familles ou d’événements. La première démarche à entreprendre consiste à compulser le fichier/index de la série J puis à se rapporter aux répertoires correspondants afin de connaître le détail des pièces susceptibles d’intéresser la recherche. En ce qui concerne la série 2 E, le répertoire offre une table alphabétique au début du répertoire et un index à la fin.
 
Les juridictions de l’Ancien Régime, classées dans la série B, sont une véritable mine d’informations : il suffit pour cela de se rapporter aux différents index de cette série. On y trouve, en particulier, des procédures judiciaires riches en témoignages d'époque.
 
Dans une monographie communale, si la réalité seigneuriale et nobiliaire ne peut être négligée, il faut aussi s’attacher à reconstituer la vie des populations de condition plus humble et pour cela, les actes notariés (sous-série 3 E) sont certainement les plus appropriés : contrats de mariage, transactions immobilières, testaments, successions y sont transcrits avec des précisions parfois surprenantes.
 
Vous pouvez également vous reporter à la sous-série 4E qui renvoie à des actes municipaux, classés par ordre alphabétique de commune : rôles de tailles, d'impositions, droits divers, aménagement de monuments.
                       
Enfin, la période de l’Ancien Régime s’achève avec la rédaction des cahiers de doléances, que l’on trouve cotés en 6 C et qui sont consultables sous la cote microfilm 2 Mi 1 à 11.
 
           
La période révolutionnaire
 
Les documents sans doute les plus intéressants tout comme les plus anecdotiques pour la période de la Révolution française se trouvent dans les fonds des districts de la série L, en particulier les documents se rapportant à la police générale et administrative : comités de surveillance, troubles et esprit public, interrogatoire de suspects, tableaux des reclus… alimenteront le chapitre sur cette période troublée de l'histoire de France.
 
Un autre fonds, très intéressant car il se rapporte aux ventes des propriétés du clergé et de la noblesse, comme biens nationaux, se trouve dans la série Q (Q 1 à Q 1670).
 

Les archives modernes
 
Les différentes séries des archives modernes (qui couvrent la période allant de 1800 à 1940), offrent une multitude de renseignements, la principale difficulté consistant à faire un choix, en fonction du but recherché.
 
Afin de situer la commune géographiquement au début du XIXe siècle, il est recommandé de se reporter au plan napoléonien et aux matrices cadastrales qui permettent de reconstituer l'historique de certaines propriétés (sous-série 63 P).
 
Pour avoir un reflet de la vie de la commune à cette période donnée, les délibérations du conseil municipal (cote : E Dépôt) apportent de précieux renseignements sur les différents aménagements communaux et les rapports des municipalités avec les habitants et les administrations. Ce sont des documents qui peuvent être riches en anecdotes et qui orientent parfois les recherches vers d’autres séries.
 
La série M est la série de référence pour l’administration générale, le personnel et l’économie. On y trouve, entre autre, des statistiques et documents fortement recommandés à la consultation : les recensements de population ainsi que l’enquête de Cyprien Brard (6 M), datant de 1835, qui permet de visualiser, à travers 122 questions, l’environnement agricole, industriel et culturel d’une commune. Précisons toutefois que certaines communes de la Dordogne ne sont pas représentées dans ces statistiques.
 
En ce qui concerne les bâtiments communaux et leur histoire, il faut se référer à la série O (contrôle de la Préfecture sur les actes des communes), très riche en plans surtout pour la sous-série 12 O.
 
Mais on peut découvrir des documents importants pour la recherche dans d’autres séries : pour l’Eglise, la série V comporte des statistiques datant de 1845 (classées sous les cotes V 100 à 104 pour le culte catholique) ainsi que de courtes monographies paroissiales (V 275 à 279) et des registres de catholicité (V 325 à 366).
 
 En ce qui concerne l'instruction publique et les écoles, la série T offre de précieux renseignements sur la tenue des classes avec les registres d’inspection (en particulier la sous-série 2 T pour les années 1852 et 1853).
 
D'autres documents restent importants pour une monographie communale ; ainsi ceux de la série S qui intéressent particulièrement :
- les moulins (sous-série 7 S) et les voies navigables (3 S) dont l'index détaillé est établi par commune et par cours d'eau,
- les routes et chemins (S 1 à 901, 2 S, 4 S à 11 S) , les ponts (39 S),
- les lignes de chemin de fer et de tramways (S 1378 à 1558, 44 S, 46 S, 63 S),
- mines, forges, carrières et tourbières (70 S).
 
Enfin, si la commune qui vous intéresse dépend d'une sous-préfecture, il vous faudra consulter la série Z.
 

La période contemporaine
 
Les archives de cette période conservées dans la série W, sont en cours de classement, notamment en ce qui concerne la période 1940-1970. Pour les consulter, mieux vaut faire appel aux présidents de salle.
 
Les documents recueillis auprès des Archives départementales ayant été classés et analysés, il reste ensuite à rédiger l’ouvrage ! Un dernier conseil : prenez du recul pour analyser les archives. En effet, il est indispensable de rester neutre dans la rédaction d'un ouvrage afin de respecter l'Histoire … A titre d’exemple, je vous renvoie à la monographie de la commune de La Feuillade [1] à la fin de laquelle vous trouverez une bibliographie et le relevé des cotes archivistiques.
 


Rédacteur : Sylvie Sudrie-Vidal
 
[1] Sylvie Sudrie-Vidal, La Feuillade : à la croisée des chemins du Périgord et du Limousin, A.D. 24 , BR 4318.

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