5 E 377_6_001.jpg

La recherche généalogique


La recherche généalogique commence, la plupart du temps, par une enquête au sein de la famille. En questionnant des grands-parents ou une personne détentrice de l’histoire familiale, il est souvent possible d’établir l’ébauche d’un arbre généalogique, grâce aux souvenirs de la personne interrogée. De même, les premiers documents d’archives, incontournables pour la recherche généalogique, se trouvent le plus souvent au sein des familles : photographies, correspondances d’ordre privé, documents officiels comme les livrets de famille, les actes notariés, les livrets militaires. Dans un second temps, les Archives départementales pourront fournir de précieuses informations pour approfondir et faciliter la recherche.

LA RECHERCHE AU SEIN DE LA FAMILLE

Le livret de famille


Le livret de famille, s’il a été conservé, est le document de base pour commencer une recherche généalogique. Document officiel comportant des extraits d’état civil relatifs aux membres d’une famille, il fut instauré en 1877 à la suite de la destruction de l’état civil de Paris en 1871 lors de la Commune. Délivré aux époux au moment du mariage ou lors de la naissance du premier enfant pour un couple non marié, il comporte des informations relatives à la composition du couple : nom, prénom et état civil avec filiation des personnes.
Les naissances et les décès de chaque membre de la cellule familiale y sont également retranscrits par l’officier d’état civil.
Les actes notariés
L’acte notarié, appelé parfois acte notarial, est un document officiel et authentique reçu par un officier public, le notaire, et qui fait parfois apparaître les filiations des requérants, notamment dans les contrats de mariage, successions, partages, ventes d’immeubles et donations. Dans les familles, on trouve les expéditions (ou grosses) délivrées par le notaire aux parties concernées par l’acte. Elles ne comportent que la signature du notaire.
Documents publics, les minutes, originaux des actes signés par les parties et le notaire, sont versées aux Archives départementales où elles sont conservées dans la série 3 E.
Le livret militaire
Ce petit carnet retrace la carrière militaire d’une personne depuis son service militaire. Outre l’état civil et un descriptif physique (taille, couleur des yeux, des cheveux, etc.) on y trouve des informations précieuses (états de service, blessures, actions d’éclat, décorations, etc.).
Les registres matricules de l’armée, conservés aux Archives départementales de la Dordogne dans la série 2 R, peuvent compléter les informations du livret militaire.

Ces premiers éléments, recueillis dans la sphère privée, permettent d’établir la « base » d’une généalogie.

LA RECHERCHE AUX ARCHIVES DÉPARTEMENTALES

Les fonds d’archives qui pourront apporter les informations essentielles à la recherche sont de différents types [1] :

Les racines de l’arbre généalogique : les registres paroissiaux et d’état civil  

Les Archives départementales détiennent les registres paroissiaux et d’état civil jusqu’en 1940. Les registres plus récents devront être consultés en mairie. Selon la loi du 15 juillet 2008, les actes de naissance et de mariage sont communicables au terme d'un délai de 75 ans et les actes de décès sont immédiatement communicables.
 
Il existe deux collections de registres paroissiaux et d’état civil :
- la collection communale tenue à la paroisse ou en mairie. Cotée « E Dépôt », elle est classée par commune (collection non exhaustive, qui s’arrête vers 1830 en général, en fonction des dépôts) ;
- la collection départementale, tenue au greffe des juridictions ou TGI, cotée « 5 E ».

Les tables décennales (depuis 1793), cotées « TD », regroupent, par ordre alphabétique de patronymes, les dates de naissance, mariage et décès des personnes, pour chaque commune d’un même canton, sur une période de dix années. Elles sont très utiles quand on ne connaît ni date ni lieu.
Les registres paroissiaux et d'état civil ainsi que les tables décennales sont numérisés jusqu'en 1902 et consultables sur le site Internet des Archives départementales.
Enfin, il est vivement conseillé de se reporter aux cahiers de dépouillement des actes d'état civil réalisés et publiés par le Cercle d’histoire et de généalogie du Périgord dont une collection se trouve aux Archives départementales (cote : US 21), ainsi qu’à la base mise en ligne par le site Perigen.

Cependant, pour être intéressante, la recherche généalogique ne doit pas se cantonner à la lecture des registres d’actes de l’état civil ; d’autres fonds d’archives peuvent fournir de précieux renseignements.

Approfondir la recherche généalogique

• Pour la période de l’Ancien Régime, on pourra consulter :

- la série B (fonds judiciaires), qui outre les procédures, peut permettre de découvrir des actes de vente, contrats de mariage, testaments, déclarations de grossesse. On y trouve les insinuations judiciaires, c’est-à-dire l’enregistrement des actes comportant des clauses de donation, d’autres registres étant classés en série II C (insinuations suivant le tarif).

- la série I : abjurations de protestants.

• De 1800 à 1940,  plusieurs sources sont exploitables :

- la série M (administration préfectorale), contient les recensements de population par communes (sous-série 6 M) depuis 1836 ; ils se présentent sous forme de gros registres indiquant à une date et pour une commune donnée la composition des familles. Ces documents sont consultables sur le site Internet des Archives départementales jusqu’en 1902. Ils ont été indexés par Family Search [2]. À noter également, les listes électorales (3 M) ainsi que les dossiers de distinctions honorifiques (1 M).

- la série R regroupe tous les documents ayant trait à l’armée. Ainsi, les registres matricules à compter de 1878 (sous-série 2 R) peuvent apporter de précieux renseignements sur un ancêtre masculin (état civil, descriptif physique, degré d’instruction, campagnes militaires effectuées, etc.). La recherche s’effectue à partir de l’année de recensement (année de naissance + 20 ans) [3].

• Pour toutes les périodes :

- La série E, de manière générale, regroupe tous les documents se rapportant aux familles.
Ainsi, sont conservés :
- les registres paroissiaux et d’état civil (sous-série 5 E) (voir plus haut) ;
- les répertoires et les minutes des notaires (sous-série 3 E). Pour trouver la cote précise d’un acte, il faut connaître le nom du notaire et la date de l’acte [4].
- les rôles de tailles et autres impositions payées par nos ancêtres, classés par commune (sous-série 4 E). Ces documents peuvent être intéressants pour connaître leur niveau de vie, leur métier.
- des documents familiaux d’origine privée entrés aux Archives départementales avant 1944 (sous-série 2 E) : répertoire numérique avec index consultable sur le site Internet.

- La série J fait suite à la sous série 2 E. Les répertoires sont consultables sur le site Internet des Archives départementales.

La recherche par métiers

Pour certaines catégories socio-professionnelles, de nombreuses ressources sont exploitables, selon le métier de l’ancêtre recherché :

- un agriculteur. Pour cette catégorie, la série M n’offre que des statistiques [5]. Néanmoins, pour connaître la situation de la commune où ils vivaient aux environs de 1835, il est conseillé de consulter « l’enquête de Cyprien Brard [6]», dont les résultats ont fait l’objet d’une publication [7].

- un artisan, un commerçant : la série 9 U contient les registres du commerce et de l’artisanat [8]; pour les marchands ambulants, nomades et brocanteurs, il faut se reporter aux récépissés de déclarations de la préfecture : 4 M et série Z (avant 1940) et 1 W (après 1940).
    
- un agent de la préfecture : voir la sous-série 2 M (2 M 1 à 21).

- un agent des sous-préfectures : voir les sous-séries 2 M et la série Z pour chaque sous-préfecture, à savoir :
Bergerac : 1 Z 40 à 41.
Nontron : 2 Z 47 à 49
Ribérac : 4 Z 77,
Sarlat : 5 Z 36.
À noter que des dossiers de sous-préfets existent dans la sous-série 2 M.

- un agent communal (secrétaire, cantonnier) : sous-série 12 O (Administration communale) ou E Dépôt (au nom de la commune qui l’employait) ; pour la période postérieure à 1940 consulter la sous-série 9 W ;

- un juge, un avocat, un greffier, un notaire : sous série  1 U (tribunaux) ;

- un instituteur, un professeur, un inspecteur (primaire) : série  T ; pour la période postérieure à 1940 voir les sous-séries 75 W, 1012 W, 1053 W, 1129 W, 1280 W, 1564 W, 1675 W et pour la période de la Seconde Guerre mondiale consulter 1202 W ;

- un agent local des Ponts-et-Chaussées (ingénieurs, agents techniques, agents voyers, agents de bureau et cantonniers pour la période 1836-1943 : série S et plus particulièrement 1 S 12 à 41 (administration des Ponts-et-Chaussées) ;

- un agent de l’administration fiscale : sous-série 1 P et plus particulièrement :
- percepteurs, porteurs de contraintes et receveurs municipaux (XIXe-1940) : 1 P 11-15,
- agent des contributions directes (an VIII-1940) : 1 P 27,
- agent du cadastre (géomètres, experts, vérificateurs, an XI-1849) : 1 P 51 et 52,
- agent des contributions indirectes (1817-1940) : 1 P 62 et 63,
- agent des manufactures de tabac (1881-1939) : 1 P 67
- agent des PTT (facteurs et receveurs, XIXe-1940) : 1 P 124 à 132.

- un agent des services agricoles, des services vétérinaires : voir la sous-série 7 M (avant 1940) ;

- un agent de l’Inspection du travail : voir la sous-série 10 M (avant 1940) ;

- un agent de la Répression des fraudes : se reporter à la sous-série 5 M 40 (1907-1939) ;

- un personnel de la police (commissaires, inspecteurs, agents de police, gardiens de la paix) : 4 M 24 à 28. Pour les gardes particuliers et gardes champêtres : se reporter aux archives communales (E Dépôt) ainsi qu’aux sous-séries 4 M (31 à 36) et 12 O (avant 1940) et 9 W (après 1940). Mais le dossier complet se trouve, la plupart du temps, dans les archives des communes. Il convient de compléter également la recherche par la consultation des fonds des sous-préfectures (série Z) ;

- un agent de l’administration pénitentiaire (médecins, surveillants, gardiens, gérants, aumôniers) : se reporter à la série Y et plus particulièrement 1 Y 12 à 19.  Pour le personnel de surveillance des prisons de :
Bergerac : 6 W 14 (1945-1950),
Mauzac : 6 W 3 et 14 (1941-1950),
Périgueux : 6 W 14 (1940-1960),
Ribérac : la recherche peut être complétée par le fonds de la sous-préfecture coté 4 Z 233,
Sarlat : consulter le dossier 5 Z 233.

- un agent des Monuments historiques (inspecteurs correspondants, architecte en chef) ou un conservateur des antiquités et objets d’art : se reporter à 1 T 294 ;

- un personnel médical : voir les sous-séries 5 M et 1 X (pour la période antérieure à 1940).

Il faut noter que certains dossiers de fonctionnaires supérieurs, tels que les professeurs, les juges, le corps préfectoral… sont conservés aux Archives nationales, ainsi que les dossiers de Légion d’Honneur dont la liste peut être consultée sur Internet (certains sont numérisés) : http://www.culture.gouv.fr/documentation/leonore/pres.htm


DES ANCÊTRES AUX SITUATIONS PARTICULIÈRES

Au fil des recherches, il arrive que des ancêtres retiennent particulièrement l’attention. Par une annotation relevée dans un acte, une date qui interroge, un nom peu commun, le généalogiste voudra en savoir plus. Il découvrira ainsi que certains ancêtres ont vécu des situations particulières : enfants naturels, enfants de l’Assistance publique, étrangers immigrés, Juifs, bagnard ou forçat, résistant de la Seconde Guerre mondiale…

Les filiations hors mariage

Le terme de « filiation hors mariage », désigne la situation de l’enfant dont les parents ne sont pas mariés : enfant naturel ou enfant abandonné.
  - enfant naturel(le) : est appelé(e) ainsi tout enfant né(e) de parents non mariés. Le premier cas, très fréquent est celui du père « inconnu ». Cette mention est notée dans les registres paroissiaux et dans les registres d’état civil. Il se peut que le père reconnaisse l’enfant : la mention de reconnaissance est alors indiquée soit dans l’acte (pour les registres paroissiaux souvent au moment du mariage des parents) soit en mention marginale d’un acte (pour l’état civil). Au XIXe siècle, un jugement vient confirmer cette reconnaissance.
- enfant abandonné(e), pupille de l’État : les pupilles de l'État sont des enfants qui ne sont pas ou plus à la charge de leurs parents et ont été confiés au service de l’Assistance publique ou de l'aide sociale à l'enfance. Il conviendra de consulter la sous-série 3 X (registres matricules des enfants présentés à l’hospice de Périgueux), puis la série U (jugements civils, à l’année de naissance et au tribunal dont dépendait la commune où l’enfant avait été découvert) ; les registres de l’hospice de Hautefort peuvent être consultés sous la cote H Dépôt Hautefort.

Les pupilles de la Nation

Les pupilles de la Nation sont des enfants ayant perdu leur père à la guerre ou des conséquences de déportation, de captivité, de blessures de guerre, etc. ou qui, étant nés peu de temps après la fin des hostilités d’un père pensionné de guerre, ont droit à un soutien matériel de l’État. Un jugement, prononcé la plupart du temps par un tribunal civil (instance, plus rarement Grande instance, justice de paix, pensions), officialise cet état de fait.
- Avant 1940 (pour les enfants de soldats de la guerre 1914-1918), les jugements de pupilles de la nation se trouvent soit dans les tribunaux civils (jugements et petites minutes), soit dans les justices de paix (8 U).

Les jugements et les petites minutes se trouvent dans les sous-séries suivantes :
-    3 U pour le tribunal civil de Bergerac,
-    4 U pour le tribunal civil de Nontron,
-    5 U pour le tribunal civil de Périgueux,
-    6 U pour le tribunal civil de Ribérac,
-    7 U pour le tribunal civil de Sarlat.

Pour les jugements postérieurs à 1940, on pourra consulter :

Tribunal d’instance de Bergerac
- 1941-19452 : W 62
- 1946-1947 : manquante
- 1948-1949 : 2 W 63
- 1950-1959 : 1679 W 119

Tribunal d’instance de Nontron
- avant 1940 : 4 U 19 et 371
- 1941-1959 : manquante
- 1941-1943, 1948-1955 : 1108 W 40
- 1945-1946 : 2 W 91

Tribunal d’instance de Périgueux
- 1919 : 7 U 635 et 636
- 1941-1945 : 2 W 138
- 1946-1952 : 1073 W 3

Tribunal d’instance de Sarlat
- 1919 : 7 U 635 et 636
- 1931-1939, 1950-1954 : 1679 W 120                  

Il faut toutefois préciser que les jugements n’ont pas été versés dans leur intégralité et que ces collections sont extrêmement disparates. Il est conseillé de vérifier également les jugements civils, les petites minutes et les justices de paix, ainsi que les jugements des pensions.
Une recherche complémentaire peut être effectuée dans d’autres documents, à savoir :
 
Tribunal d’instance de Nontron
- Table alphabétique des jugements (1930-195 ?) : 4 U 19
- Dossiers (1940-1947) : 1183 W 47
- Dossiers de demandes (1931-1934) : 4 U 371

Tribunal d’instance de Périgueux
- Dossiers (1932-1933) : 7 U 637
- Dossiers (1934-1940) : 7 U 638
- Registre (1919-1959) : 1171 W 2

Tribunal d’instance de Ribérac
- Registre (1919-1959) : 1171 W 2

Tribunal d’instance de Sarlat
- Dossiers (1932-1933) : 7 U 637
- Dossiers (1934-1940) : 7 U 638
- Dossiers (1940-1949) : 1166 W 56
- Répertoire (1950-1954) : 1679 W 118
 
 NB : Pour les femmes, se reporter à leur nom de jeune fille.

Les ancêtres face à la justice

Certains de nos ancêtres se sont retrouvés confrontés à la justice et parfois condamnés à la détention. Pour mener à bien ce type de recherche, il faut être en possession d’au moins une date précise (date des faits et/ou date de la condamnation).

Si les faits et l’arrestation se sont déroulés avant la Révolution française, consulter la série B (tribunaux royaux et seigneuriaux sous l’Ancien Régime).
Pour les faits avérés sous la Révolution française, voir la série L.
Pour la période 1800 à 1940, les recherches se dérouleront en plusieurs phases.
Si la date des faits est connue, il est conseillé de commencer par les articles de presse aux dates proches du fait divers.
S’il s’agit d’un acte criminel, consulter la collection des arrêts de la Cour d’assises (2 U et 5 U 1060) puis les dossiers de procédure répertoriés dans cette sous-série et la presse pour découvrir la retranscription des débats de la Cour d’assises aux dates proches du jugement. Pour la période allant de l’an X à 1817, consulter les fonds des juridictions d’exception : 11 U. S’il y a eu pourvoi en Cassation, voir la sous-série 5 U 1056 à 1058,
S’il s’agit d’un jugement en correctionnelle, consulter les sous-séries suivantes :
  3 U 447 à 560 pour Bergerac,
  4 U 316 à 351 pour Nontron,
  5 U 789 à 1060 pour Périgueux,
  6 U 381 à 523 pour Ribérac,
  7 U 452 à 549 et 7 U 550 à 656 pour Sarlat.

Pour la période postérieure à 1940 et compte tenu de la durée de communicabilité fixée à 75 ans en vertu de la loi de 2008, il est conseillé de contacter les Archives départementales.
On terminera la recherche par la consultation des registres d’écrou qui décrivent outre l’habillement des condamnés, les motifs de l’incarcération, la date du jugement, la catégorie et la durée de la peine, ainsi que le suivi du détenu (série Y, établissements pénitentiaires antérieurs à 1940).
Concernant les registres d’écrou postérieurs à 1940, voir pour Mauzac (1945-1953) 1826 W [9].

Un(e) ancêtre  étranger(e)

Appelés également « immigrés », les étrangers ont souvent fait l’objet d’un contrôle effectué par l’administration. Ces documents se trouvent conservés dans les fonds préfectoraux (série M) et les sous-préfectures (série Z).

Pour la période antérieure à 1940 :
- Préfecture : 4 M 123 à 4 M 173
- Sous-préfectures :
Bergerac : 1 Z 64 à 70,
Nontron : 2 Z 135 à 141,
Ribérac : 4 Z 118 à 122,
Sarlat : 5 Z 90 à 92.

Pour la période postérieure à 1940 :
- Préfecture : 42 W.
- Sous-préfectures :
Bergerac : 58 W [10],
Nontron : 59 W,
Sarlat : 60 W [11].

Les dossiers de naturalisation sont conservés aux Archives nationales [12].

Un(e) ancêtre réfugié(e) alsacien(ne) ou lorrain(ne) durant la Seconde Guerre mondiale

Ayant fui leur région pour échapper aux combats et à l’invasion allemande en 1939, les réfugiés alsaciens-lorrains ont laissé des traces dans les archives publiques et plus particulièrement à travers l’assistance qui leur a été fournie.
Ainsi, les fonds de l’assistance sociale (série X) apportent des informations précieuses se rapportant à leur accueil en Dordogne : il conviendra de consulter les sous-séries 3 X 26 à 45 et 4 W 88.
Des éléments complémentaires peuvent se trouver dans les fonds suivants :
- préfecture : 1 W 68, 1852,
- sous-préfecture de Nontron : 2 Z 337 et 338, 59 W 275 à 297,
- sous-préfecture de Sarlat : 5 Z 196, 60 W 1.
Par ailleurs, le fonds des archives communales de Périgueux déposé aux Archives départementales comprend deux fichiers (uniquement pour les familles hébergées à Périgueux).
Enfin, le Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, fonds associatif privé conservé sous la cote 14 J, peut offrir des éléments intéressants pour une recherche : voir les cotes 14 J 4, 5, 11 à 14, 18 à 22.

Un(e) ancêtre émigré(e)

Pour les individus ayant émigré, il faut consulter les demandes de passeports et plus particulièrement :
- dans les fonds préfectoraux : 6 M 429 pour l’émigration en Algérie et 6 M 430 pour l’étranger ou les colonies ; pour rechercher des passeports : 4 M 174 à 185. Après 1940 : 1 W 151 à 164, 1167,
- dans les fonds des sous-préfectures :
Bergerac : 1 Z 70. Après 1940 : 58 W 14, 1048 W 116 et 121.
Nontron : 2 Z 140 et 141. Après 1940 : 59 W 212 à 226.
Ribérac : 4 Z 121 et 122.
Sarlat : 5 Z 91. Après 1940 : 60 W 13, 198 à 211, 237 à 245, 1508 W 60.

Les Juifs et la Shoah

Pour effectuer des recherches sur les familles juives, il faut savoir si les personnes sont d’origine française ou étrangère.
Pour les familles juives d’origine française, il convient de mener la recherche dans les archives des fonds de :
- la préfecture : 1 W 491 à 493.
- la sous-préfecture de Nontron : 59 W 234 à 241, 243 et 255.
- la sous-préfecture de Sarlat : 60 W 182/1.

Pour les familles juives d’origine étrangère, la recherche commence dans les fonds cités ci-dessus. S’y ajoute la consultation du répertoire 42 W (fonds de la préfecture – Bureau des Étrangers).
En outre, pour ces deux types de recherche, il est important de consulter le fonds privé du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale (14 J) et plus particulièrement les cotes : 14 J 13, et 14 J 18 à 22.

Enfin, l’ouvrage de Bernard Reviriego [13], consacré aux Juifs en Dordogne durant la Seconde Guerre mondiale, est également une référence dans ce domaine.

Un(e) Résistant(e) de la Seconde Guerre mondiale

Trouver la preuve de l’appartenance d’un(e) membre d’une famille à la Résistance, dont les activités étaient secrètes, est une recherche parfois difficile dans les fonds publics.
Les fonds du cabinet du Préfet possèdent des documents se rapportant à la Résistance sous les cotes suivantes : 1 W 68, 94, 1802, 1809, 1810 ainsi que dans le fonds coté 1573 W 1 à 10.
Toutefois, certaines personnes, membres ou non de réseaux de la Résistance, ont été recensées par l’administration préfectorale comme « suspectes » et ont fait l’objet d’une surveillance particulière. Des dossiers nominatifs de « suspects » classés par lettre alphabétique sont accessibles dans le fonds du cabinet du Préfet sous les cotes suivantes :
1 W 1754 (A à C), 1 W 1755 (D à J), 1 W 1756 (K – O), 1 W 1757 (P – Z).
La recherche peut être complétée par l’étude des liasses cotées 1 W 51, 144, 146, 147, 1759 et 1842.
Si la personne a été internée, il est utile de se reporter à la sous-série 6 W.

Par ailleurs, les dossiers de l’Office départemental des Anciens combattants sont souvent riches d’informations, en particulier les dossiers de cartes du combattant au titre de la Résistance qui sont conservés sous les cotes 1903 W et 1906 W (dossiers nominatifs classés alphabétiquement).
Enfin, on pourra consulter les archives du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale, cotées 14 J 11, 12, 16, 18 à 22, 25, 33 à 35.

Un prisonnier de la Seconde Guerre mondiale

Pour les combattants de la Seconde Guerre mondiale qui ont vécu la captivité sur le sol allemand, les informations principales sont retranscrites dans les registres matricules de l’armée (sous-série 2 R) [14].
Le fonds de la préfecture coté 1 W est susceptible d’apporter quelques éléments : 1 W 2, 7, 12, 16, 102, 128/1, 245, 459, 562, 680, 1867.
La recherche peut être complétée par la consultation des fonds de l’Armée (5 W) en particulier les dossiers cotés 5 W 1, 6, 10, 11, 138, 219.

Là encore, les dossiers de l’Office départemental des Anciens combattants s’avèrent précieux, en particulier les dossiers de cartes du combattant 1939/1945, conservés sous les cotes 1903 W et 1906 W (dossiers nominatifs classés alphabétiquement).

Une personne contrainte au travail en pays ennemi (STO - Service du travail obligatoire)

Durant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie et afin de participer à l’effort de guerre allemand, des travailleurs français furent réquisitionnés contre leur gré et transférés vers l’Allemagne dans le cadre du Service du travail obligatoire ou STO.
Dans un premier temps, il conviendra de vérifier si une fiche matricule figure dans la sous-série 2 R.
La recherche portera ensuite dans deux fonds principaux :
- ceux de la préfecture : 1 W 2, 128/1, 129 à 131, 149, 573 à 578, 1804, 1805, 1857, 1860, 1871.
- ceux de la Direction départementale du travail et de la main-d’œuvre : 45 W 38 à 40, 483 à 485, 987 à 996.
Cette recherche peut être complétée par d’autres documents comme ceux provenant de la sous-préfecture de Nontron : 59 W 457 à 460.
Enfin, il est judicieux de vérifier les dossiers de l’Office départemental des Anciens combattants, en particulier le fonds coté 1385 W (articles 24 à 93, 97 à 142).


Véritable voyage dans le temps, la recherche généalogique permet d’apprendre à découvrir non seulement les noms des ancêtres mais également leurs conditions de vie. S’immerger dans un document où ils apparaissent déclenche l’envie d’en savoir encore plus, de continuer de remonter les branches de l’arbre jusqu’à la cime.
Comme toute recherche historique, elle est également un voyage dans l’espace ; quel généalogiste amateur n’a pas voulu, un jour, quitter l’attrait des documents d’archives pour découvrir les traces de ses ancêtres à travers les lieux de leur vécu et de leur dernière demeure ?  Villes, villages et hameaux qui ont abrité leur quotidien, monuments aux morts,  pierres tombales viennent compléter la longue liste des supports d’informations nécessaires à la quête.
La recherche généalogique permet à ces chercheurs assidus non seulement d’aborder l’histoire de leur famille, de se familiariser avec l’archive et surtout de mettre au jour des racines perdues dans les dédales du temps, racines qui offrent des repères nécessaires dans la société d’aujourd’hui.


Rédaction Sylvie Vidal


[1] Les cotes des documents sont données à titre indicatif ; il est indispensable de vérifier leur contenu dans les répertoires correspondants.

[2] https://familysearch.org/    

[3] Pour consulter les registres de moins de 75 ans, il faut remplir un formulaire d’engagement sur l’honneur (disponible auprès des présidents de salle).

[4] Le répertoire du minutier des notaires est consultable sur le site Internet des Archives départementales.

[5] Il est également conseillé de contacter la Chambre d’agriculture.

[6] En ligne sur le site des Archives départementales (conservée dans la sous-série 6 M).

[7] Michel Combet et Anne-Sylvie Moretti, La Dordogne de Cyprien Brard, Textes et documents, 2 vol., Périgueux, Arch. dép. Dordogne, 1995. En consultation et en vente en salle de lecture.

[8] Il est conseillé de contacter également les organismes consulaires comme la Chambre de commerce et d’industrie et la Chambre des métiers.

[9]Les registres de la période antérieure à 1945 se trouvent au Service historique de la Défense à Vincennes.

[10] Fonds non pourvu d’un instrument de recherche. S’adresser aux Archives départementales pour toute recherche.

[11] Idem

[12] Les Archives départementales conservent uniquement des échantillons cotés pour la préfecture : 6 M 432 à 438, 42 W, la sous-préfecture de Bergerac : 1 Z 73, la sous-préfecture de Sarlat : 1322 W 1 et 2.

[13] Bernard Reviriego, Les Juifs en Dordogne : 1939-1944 : de l'accueil à la persécution, préface de Serge Klarsfeld, Périgueux, Fanlac, 2003.

[14] Voir plus haut.

Partager sur