Soigner, un don de la nature

Soigner, "un don de la nature"

La vie n’est facile pour aucun de nous. Mais quoi, il faut avoir de la persévérance, et surtout de la confiance en soi. Il faut croire que l’on est doué pour quelque chose, et que, cette chose, il faut l’atteindre coûte que coûte.

Marie Curie, citée dans Ève Curie, Madame Curie, 1938

Les qualités traditionnellement attribuées aux femmes (patience, douceur, abnégation) les désignent pour vaquer aux soins du corps, en bonne santé ou souffrant, à tous les âges de la vie. Depuis le XVIIe siècle et durant une grande partie du XIXe siècle, beaucoup de ces femmes sont des religieuses.

Un réseau d'établissements religieux

Les archives permettent de localiser les congrégations et de connaître leurs missions auprès des habitants. En 1831, 23 établissements existent dans le département, dont 5 à Périgueux, 3 à Sarlat, 3 à Belvès… Au total, ce ne sont pas moins de 277 personnes gérant 401 lits pour malades et 154 « places » de soins à domicile.

L'asile des petites sœurs, Périgueux. 2 Fi 1191
L'asile des petites sœurs, Périgueux. 2 Fi 1191

Des religieuses aux nombreuses activités

Les relations entre les congrégations et les structures d’accueil et de soins sont réglementées par des textes officiels. Les archives, précieuses, nous donnent à voir l’organisation concrète de ces communautés de femmes au service des plus malheureux. Ainsi à Eymet, les dames hospitalières de la congrégation de Sainte- Marthe établies dans l’hospice d’Eymet ont pour mission d’avoir "soin des pauvres malades et donner de l’instruction aux jeunes filles de parens pauvres".

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Règlement de l’hospice  d’Eymet, 3 mars 1807 (1 X 24) 2 2
Règlement de l’hospice d’Eymet, 3 mars 1807 (1 X 24)

La fin du XIXe siècle marque une évolution dans la prise en charge des malades : les hôpitaux deviennent des lieux de soins. Mais les religieuses ne sont pas formées à la médecine ; les progrès de l’hygiène et la révolution pasteurienne les mettent en difficulté.

La IIIe République et son arsenal législatif leur ôtent définitivement toute présence auprès des malades au profit de personnels formés.

Embrassez l'emblème d'espérance qui nous conduit à la revanche, carte postale. 2 Fi 2260
Embrassez l'emblème d'espérance qui nous conduit à la revanche, carte postale. 2 Fi 2260

La professionnalisation des soins

Avec la IIIe République naît la profession d’infirmière. En 1878, l’Assistance publique ouvre la première école d’infirmières publiques et laïques. En 1922 est créé le diplôme d’infirmière d’État avec la possibilité d’une spécialisation (infirmière hospitalière ou infirmière visiteuse). L’École d’infirmières de Périgueux est finalement créée en 1946 à l’initiative de la Croix-Rouge.

Annonce de l’examen pour l’école des infirmières de l’assistance publique, 1910. 1 T 244_20 1 3
Annonce de l’examen pour l’école des infirmières de l’assistance publique, 1910. 1 T 244_20
Prospectus pour l’école d’infirmière-visiteuse d’hygiène sociale de Bordeaux. 1 T 244_36 2 3
Prospectus pour l’école d’infirmière-visiteuse d’hygiène sociale de Bordeaux. 1 T 244_36
Demande de bourse à la Commission départementale pour suivre une formation d’infirmière laïque, 1928. 1 T 244_38 3 3
Demande de bourse à la Commission départementale pour suivre une formation d’infirmière laïque, 1928. 1 T 244_38

Les médecins d'abord

La professionnalisation de la médecine ne donne pas pour autant aux femmes une place de premier plan : les infirmières sont des "collaboratrices disciplinées" des médecins. Les femmes investissent d’abord les professions de pharmacien et de chirurgien-dentiste, puis après la Seconde guerre mondiale, celle de médecin.


 🔈 Françoise Ganiayre : être une femme médecin

Françoise Ganiayre, médecin à la retraite, relate ses difficultés d’installation dans les années 1970 et la nécessité constante de faire ses preuves.


Liste du personnel médical de la Dordogne, 1914 (5 M 5 )

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