Une autre image de soi

Une autre image de soi

"Une robe faite correctement devrait permettre de marcher, de danser, même de monter à cheval."

Coco Chanel

Au début du XXe siècle, la disparition progressive des costumes régionaux et l’importance croissante de la mode concourent en partie à gommer les différences sociales. Les femmes accèdent à une certaine liberté corporelle et de mouvement, qui contribue à leur indépendance.

Une apparence transformée

Au XIXe siècle et au début du XXe, les costumes régionaux ont de nombreux points communs : sabots ou souliers cloutés, caracos et tabliers pour les femmes, blouses pour les hommes et capes pour tous. Chaque province cultive cependant des détails vestimentaires particuliers. La variété vient surtout de la parure du dimanche et en particulier de la coiffe. Au XIXe siècle, avec les journaux comme La Mode illustrée (1859) ou Le Journal des Demoiselles (1872) et l’arrivée du chemin de fer, l’influence des villes, et de Paris, commence à se faire sentir. Les femmes les plus aisées peuvent revêtir de nouvelles étoffes, de nouvelles matières et adopter d’autres coupes.

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Les plus belles femmes des provinces de France, n°28, La Périgourdine. 2 Fi 5321

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La Mode Illustrée, 1872, No 4 - Toilettes de Mme Breant-Castel

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Les types de la Dordogne. Une jeune paysanne se rendant au marché en foulard. 2 Fi 2602

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Une mode moins contrainte (vers 1925). 16 Fi 2-63

Tardivement touchée par cette évolution, la Périgourdine des milieux populaires est revêtue d’une jupe protégée d’un tablier et d’un caraco. Ses dessous sont composés d’une chemise, d’un juste, sorte de corset, et d’un ou de plusieurs jupons. Pour tous les jours, la coiffure reste le mouchoir de tête que l’on noue différemment si l’on est célibataire, mariée ou veuve. Les jeunes filles laissent pendre le bout du mouchoir « à la pêche au mari », les femmes mariées le replient sur le côté, alors que les veuves le rabattent sous la coiffure. Les coiffes en mousseline, en tulle ou en plumetis sont réservées pour les grandes occasions.

Une plus grande liberté de mouvement et d’action

Le contraste est grand entre le costume féminin du XIXe siècle, qui couvre et modèle entièrement le corps, et la silhouette qui apparaît après la guerre de 1914-1918, avec des cheveux plus courts, des vêtements fluides, et l’abandon du corset. Vers 1880 apparaît le mot «garçonne» pour désigner une jeune fille indépendante qui fait fi des conventions. La pratique de la bicyclette puis de la conduite automobile donnent aux femmes une liberté de mouvement accrue.

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Ernesta à vélo (vers 1900-1910). 33 Fi 669

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« Pour conduire une auto… », Femina, n°79, 1er mai 1904, p. 132

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Huit femmes obtiennent le permis de conduire entre 1910 et 1915 en Dordogne. La première est Marie Caupenne, le 2 octobre 1912, avec le permis n°1089. 95 S 2

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Femmes à moto [ap. 1928]. 33 Fi 669

La conquête du sport

Les années 1920 voient les femmes investir le monde du sport, d’abord apanage des milieux aisés et réservé aux hommes. En 1922 se tiennent ainsi des Jeux mondiaux féminins à Paris. Après la guerre, un nouvel horizon sportif semble s’ouvrir pour les femmes : moins d’interdits sociaux, plus d’activités accessibles...

Fondation du Club sportif du Moustier, lettre de la présidente demandant l’agrément de la Préfecture, 1937. 4 M 110

Championnats fédéraux féminins, Bergerac 4 et 5 juillet 1954. 11 Fi 146

Le sport n’est cependant ni très répandu (en 1967, seulement 22% des femmes se déclarent sportives régulières ou occasionnelles) ni facteur d’égalité sociale (9% des femmes pratiquant le sport sont des ouvrières, d’après une enquête de 1975).

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Femmes au tennis. 14 Fi 1955-131

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Rugby féminin, 1968. 52 Fi 2391_03

Nicole Salavert (détentrice du record du monde du 400m en 1969 à Athènes), 1966. 52 Fi 1301_03

📺 Le surf au féminin (une vidéo de la chaîne C'est Une Autre Histoire)

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