L'Ancien Régime scolaire

L'Ancien Régime scolaire

« […] Françaises, […] brisons nos fers ; il est temps enfin que les femmes sortent de leur honteuse nullité, où l’ignorance, l’orgueil et l’injustice des hommes les tiennent asservies depuis si longtemps. […] ».

Théroigne de Méricourt, discours à la Société fraternelle des Minimes, 25 mars 1792.

Durant les trois quarts du XIXe siècle, faute d’enseignement public, les filles sont le plus souvent éduquées dans des établissements tenus par des congrégations féminines, qui mettent en œuvre les préceptes religieux dans l’éducation. Les filles doivent, avant tout, se préparer à devenir épouses et mères et à tenir leur maison.


Le poids des congrégations

Solidement implantée dans le département, la congrégation des Ursulines travaille à l’éducation des jeunes filles. Dès 1817, elle entreprend d’acquérir une partie de l’ancien couvent des Jacobins de Périgueux pour « se livrer à l’éducation des jeunes filles de la classe indigente ». L’année suivante, elles ouvrent un internat et un externat. Au moment de la séparation de l’Église et de l’État, les religieuses, nouvellement sécularisées, fondent un nouvel établissement, le pensionnat Jeanne d’Arc.

Plan général de la propriété des Ursulines, fin XIXe siècle. V 246 1 3
Plan général de la propriété des Ursulines, fin XIXe siècle. V 246
Campanile du couvent de Sainte-Ursule es Ursulines de Périgueux par Anatole de Roumejoux, 1886. 41 Fi 7 2 3
Campanile du couvent de Sainte-Ursule es Ursulines de Périgueux par Anatole de Roumejoux, 1886. 41 Fi 7
Etat du fonctionnement des Ursulines au 14 août 1906. V 246 3 3
Etat du fonctionnement des Ursulines au 14 août 1906. V 246
Lettre du ministre de l’Intérieur relative au couvent des Jacobins réclamé par les Ursulines, 10 septembre 1817. V 246
Lettre du ministre de l’Intérieur relative au couvent des Jacobins réclamé par les Ursulines, 10 septembre 1817. V 246

Les timides incursions de la puissance publique

Avant même les lois Jules Ferry, l’alphabétisation et la scolarisation des filles progressent lentement mais sûrement en France. Les lois Guizot (1833), Falloux (1850) et Duruy (1867) posent les premières bases d’un enseignement d’État et les communes se dotent peu à peu d’une école de filles. En 1875, il y a presque autant de filles scolarisées que de garçons. Mais ces écoles de filles ne sont souvent ni laïques, ni gratuites et encore moins obligatoires…

Rapport imprimé sur la situation de l’instruction primaire dans la Dordogne par l’inspecteur d’académie, 24 juin 1864, extraits. 1 T 20 1 3
Rapport imprimé sur la situation de l’instruction primaire dans la Dordogne par l’inspecteur d’académie, 24 juin 1864, extraits. 1 T 20

Les archives publiques témoignent de la lente entrée des filles dans le temps scolaire. En 1864, elles sont 17.066 à être scolarisées contre 15.022 en 1861. L’inspecteur d’académie se félicite de l’augmentation de la population scolaire et relève particulièrement « le mouvement ascensionnel » qui touche le public féminin.

Rapport imprimé sur la situation de l’instruction primaire dans la Dordogne par l’inspecteur d’académie, 24 juin 1864, extraits. 1 T 20 2 3
Rapport imprimé sur la situation de l’instruction primaire dans la Dordogne par l’inspecteur d’académie, 24 juin 1864, extraits. 1 T 20

De l’Instruction publique dans le département de la Dordogne… 1864-1865, par l’abbé Hébet-Duperron, inspecteur d’académie, Périgueux, Dupont, 1865. 1 T 20 3 3
De l’Instruction publique dans le département de la Dordogne… 1864-1865, par l’abbé Hébet-Duperron, inspecteur d’académie, Périgueux, Dupont, 1865. 1 T 20

Une éducation pratique, morale et religieuse

Dans les écoles, outre les disciplines fondamentales (lire, écrire, compter), les filles reçoivent un enseignement pratique. Les travaux manuels comme le tricot ou la couture rythment le temps scolaire. L’éducation morale et religieuse doit permettre à ces futures mères de famille d’acquérir un « jugement sain ».

Lettre de l’inspecteur primaire de Ribérac à l’inspecteur d’académie, 30 décembre 1869. 1 T 267 1 2
Lettre de l’inspecteur primaire de Ribérac à l’inspecteur d’académie, 30 décembre 1869. 1 T 267

Lettre de l’inspecteur primaire de Ribérac à l’inspecteur d’académie, 30 décembre 1869. 1 T 267 2 2
Lettre de l’inspecteur primaire de Ribérac à l’inspecteur d’académie, 30 décembre 1869. 1 T 267

A Champagne-et-Fontaines, en 1869, l’existence d’une école libre de filles dispense la municipalité de créer une école publique. Toutefois, les religieuses perçoivent une indemnité pour l’accueil de jeunes filles indigentes.

Projet d’agrandissement de la maison d’école de Blis-et-Born, 28 février 1869. 12 O 63
Projet d’agrandissement de la maison d’école de Blis-et-Born, 28 février 1869. 12 O 63
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