La Milice au printemps 1944

La Milice au printemps 1944

Avant même le départ de la division Brehmer vers la mi-avril 1944, les autorités françaises décident de poursuivre l'action contre la Résistance.

La mission Vaugelas

Le 8 avril 1944 Pierre Laval, le chef du gouvernement, confie une mission temporaire de « rétablissement de l’ordre » dans la région de Limoges à Jean de Vaugelas. Ce dernier, cadre de la Milice française puis officier de la Waffen-SS, a des pouvoirs spéciaux avec autorité sur l’ensemble des forces de police de la région de Limoges. Il dispose essentiellement de miliciens et de quelques policiers.

Arrestations, exécutions, tortures et pillages se succédent dans le département, sans cependant affecter les forces de la Résistance à quelques semaines du débarquement allié en Normandie.

1W1838. 1 2
1W1838.

Le 8 avril 1944 Pierre Laval donne l’ensemble des pouvoirs de police dans la région de Limoges au milicien Jean de Vaugelas.

1W1838. 2 2
1W1838.

Face à la répression, la Résistance menace le préfet

Le 12 avril 1944 la gendarmerie de Villars découvre un tract de la Résistance dans le bourg de La Chapelle-Faucher : « les soldats de la libération » répondent à l’avis du préfet diffusé le 1er avril 1944.


Appel de l’intendant au maintien de l’ordre

L’Avenir de la Dordogne, 29 avril 1944
L’Avenir de la Dordogne, 29 avril 1944

Le 27 avril Jean de Vaugelas fait diffuser un appel dans la presse (L’Avenir de la Dordogne, 29 avril 1944). Il ordonne notamment à la population périgourdine de collaborer à sa mission et incite les jeunes gens du maquis à se rendre.

L’Avenir de la Dordogne, 29 avril 1944
L’Avenir de la Dordogne, 29 avril 1944

La Résistance poursuit cependant ses actions

Le 5 mai 1944 le préfet de la Dordogne informe l’intendant au maintien de l’ordre (Jean de Vaugelas) de l’existence de maquis dans la région de La Chapelle-Aubareil et s’inquiéte du développement de ces derniers dans les régions de Nontron et Sarlat.

Le 9 mai le directeur des Postes, télégraphes et téléphones (PTT) signale de nouveaux actes de sabotage menés sur les lignes téléphoniques : la Résistance poursuit ses actions malgré la répression.

La rafle du 10 mai 1944 à Périgueux

Le 10 mai 1944 la Milice mène une vaste opération à Périgueux et arrête environ 200 personnes. La police rend compte de l’état d’esprit de la population et le 11 mai fournit une liste de personnes qui doivent être transférées à Limoges.

 En 1958, un rapport du commissaire de police de Périgueux propose une synthèse de la rafle du 10 mai 1944.

Château de la Juvinie, près Payzac. 60 FI 03519_D
Château de la Juvinie, près Payzac. 60 FI 03519_D

Perquisition et arrestations à Payzac le 12 mai

Le 12 mai 1944 le Préfet de la Dordogne informe le préfet régional d’une perquisition menée par la Milice à la colonie scolaire de la Juvénie à Payzac et de l’arrestation de 3 personnes.

Agonac. 60 FI 00892_D
Agonac. 60 FI 00892_D

Brantôme et Agonac le 13 mai 1944

Le 31 mai la police dresse la liste des personnes arrêtées à Agonac et Brantôme.

Arrestations à Brantôme et Agonac. 1 W 1838
Arrestations à Brantôme et Agonac. 1 W 1838
arrestation GTE Chancelade. 1 W 1838
arrestation GTE Chancelade. 1 W 1838

Chancelade le 13 mai 1944

Le 13 mai la Milice procède à l’arrestation du chef du 647e Groupement de travailleurs étrangers (GTE) et de deux travailleurs étrangers.

Le 15 mai 1944, les ripostes de la Résistance

Le 15 mai 1944 la Résistance attaque un convoi de militaires allemands à Saint-Saud, démontrant ses capacités à mener des opérations de guérilla alors même que les forces de répression sévissent dans le département. 1 W 1838

Le même jour, lors d’un déplacement en voiture à Limoges, le véhicule du préfet est la cible de tirs à Vaunac. 1 W 1793

Les opérations de répression du 17 mai 1944 en Dordogne

Elles se tiennent dans les régions de Périgueux, Brantôme, Lanouaille et Thiviers.

Thiviers le 17 mai 1944

La Milice mène une vaste opération à Thiviers et dans sa région. La police relève les noms de cheminots arrêtés à cette occasion. Le préfet de la Dordogne, dans sa réponse au sujet de l’arrestation du directeur de l’usine à gaz, rappelle que les préfets de la région de Limoges sont dessaisis de leurs pouvoirs de police au profit des forces du maintien de l’ordre (la mission Vaugelas).

En novembre 1944 la gendarmerie produit trois rapports sur cette opération.


L’hôtel Terminus à Thiviers où la Milice a installé son poste de commandement en mai 1944. 60 FI 05125_D

La Résistance attaque la Milice à Corgnac-sur-l’Isle le 17 mai

Lors d’opérations dans la région de Corgnac-sur-l’Isle, la Résistance engage le combat contre la Milice. Le 27 mai, L’Union Sarladaise rend compte de ce combat qui fait trois morts parmi les Résistants et deux parmi la Milice et la Garde.

La Milice attaque la Résistance à Manzac-sur-Vern le 18 mai

Le 18 mai la Milice attaque la Résistance à Manzac-sur-Vern et procède à 13 arrestations.

Contrôles d’identité à Périgueux le 19 mai

1 W 1838
1 W 1838

Le 19 mai la Milice contrôle les identités parmi les ouvriers de la Société nationale de constructions aéronautiques du sud-ouest (SNCASO) à la caserne Bugeaud.


Le quartier du Toulon bouclé le 21 mai 1944

1 W 1838
1 W 1838

Note d’information du commissaire de police au préfet sur le bouclage du quartier du Toulon (Périgueux) par la Milice le 21 mai 1944.

La mission Vaugelas trouble l’ordre public

Lors de ses opérations la Milice crée de nombreux désordres dans le département : le 22 mai 1944 les gendarmes d’Excideuil dressent un procès-verbal pour enlèvement de bouteilles de liqueurs et de denrées alimentaires.

La Milice fait propagande

Les missions de la Milice

Discours prononcé par Joseph Darnand lors de la création de la Milice le 30 janvier 1943. Son chef lui fixe notamment une mission de maintien de l’ordre et lui assigne une place au sein de l’État français.

60 W 182_2
60 W 182_2

Le 23 mai 1944 la Milice distribue des tracts à Périgueux pour répondre à la méfiance et à la défiance de la population.

Mais la Résistance continue de mener ses opérations

Le 5 juin 1944, à la veille du débarquement allié, le maire de Mussidan demande le maintien sur place d’un détachement de policiers des Groupes mobiles de réserve (GMR) en raison des nombreuses actions de la Résistance

Partager sur