Dreyfus et Zola au coeur de la presse périgourdine en 1898

1- 31 octobre 1897 Encore l'affaire Dreyfus Avenir de la Dordogne
1- 31 octobre 1897 Encore l'affaire Dreyfus Avenir de la Dordogne

Arrêté le 15 octobre 1894, le capitaine Dreyfus est traduit devant un conseil de guerre le 19 décembre pour trahison en faveur de l'Allemagne. Il est condamné le 22 décembre à l'unanimité à la déportation à vie dans une enceinte fortifiée et à la dégradation.

Face à des antidreyfusards féroces, le clan Dreyfus poursuit le combat. Scheurer-Kestner, vice-président du Sénat, rejoint leur camp.

 

2 - 9 novembre 1897 Il faudrait bien en Finir Avenir de la Dordogne
2 - 9 novembre 1897 Il faudrait bien en Finir Avenir de la Dordogne

L’affaire est relancée quand le commandant Estherhazy est démasqué par le commandant Picquart ; ce dernier, nouveau responsable la Section des renseignements, intercepte en mars 1896 un nouveau document « le petit bordereau » envoyé par Schwartzkoppen, attaché militaire de l’ambassade allemande. Ce petit bordereau met en lumière la culpabilité d’Esterhazy.

Face à ces soubresauts, les quotidiens départementaux s’agacent et demeurent dans le camp des antidreyfusards.

3 - 12 janvier 1898 Esterhazy devant le conseil de guerre Journal de Bergerac
3 - 12 janvier 1898 Esterhazy devant le conseil de guerre Journal de Bergerac

Le 17 novembre 1897, le général de Pellieux est chargé d’enquêter sur les accusations. Trois jours plus tard, il conclut: « il ne peut, en l’état, être accusé de trahison ».

Le commandant Esterhazy demande à être renvoyé devant un conseil de guerre. Pendant ce temps, les autorités politiques continuent de clamer « il n’y a pas d’Affaire Dreyfus » (Jules Méline, président du Conseil).

Le 11 janvier 1898, le commandant Esterhazy est acquitté.

4 - 13 janvier 1898 Les calomniateurs Union nontronnaise
4 - 13 janvier 1898 Les calomniateurs Union nontronnaise

Dans le département de la Dordogne, les feuilles antidreyfusardes commentent l’acquittement d’Esterhazy et accablent le clan Dreyfus.

L’Union nontronnaise témoigne de son soutien aux « braves officiers » et livre ici les premiers propos antisémites.

5 - 13 janvier 1898 Esterhazy est innocent Avenir de la Dordogne
5 - 13 janvier 1898 Esterhazy est innocent Avenir de la Dordogne

Le quotidien, l’Avenir de la Dordogne, choisit de retranscrire le compte-rendu du commandant Ravary.

Ce dernier rappelle les états de service du commandant Esterhazy. Il conclut en revenant aux sources du droit : « il n’a été établi aucune preuve probante juridique de sa culpabilité »

6 - 14 janvier 1898 Les disciples de Saint Thomas Avenir de la Dordogne
6 - 14 janvier 1898 Les disciples de Saint Thomas Avenir de la Dordogne

Le quotidien, l’Avenir de la Dordogne, assoit son avis antidreyfusard.

Dans ce bulletin, daté du 13 janvier 1898, les dreyfusards, nommés « disciples de Saint Thomas », sont mis en accusation.

7 - 15 janvier 1898 Lettres de Zola et de Drumont Journal de Bergerac
7 - 15 janvier 1898 Lettres de Zola et de Drumont Journal de Bergerac

Le 13 janvier 1898, Émile Zola fait publier, en première page de L’Aurore, sa Lettre à M. Félix Faure, Président de la République.

Son J’accuse... !, tiré à 300 000 exemplaires, met en cause les experts mais surtout les généraux Mercier, Billot, de Boisdeffre, Gonse et de Pellieu.

Edouard Drumont, féroce antidreyfusard, lui répond.

8 - 15 janvier 1898 Éditorial après J'accuse Avenir de la Dordogne
8 - 15 janvier 1898 Éditorial après J'accuse Avenir de la Dordogne

La seconde affaire Dreyfus, qui s’engage avec le plaidoyer de Zola, s’étale dans la presse départementale. Désormais, tous les titres départementaux livrent au quotidien les suites de l’affaire.

L’Avenir de la Dordogne, comme la plupart des titres de Dordogne, rejette les accusations de Zola. Il annonce même que « le gouvernement avait décidé de déférer à la justice la révoltante épitre de M. Zola ». Ce procès s’ouvre devant la cour d’assises le 7 février 1898.

9 - 16 février 1898 Vive l'armée L'Eclaireur de Bergerac
9 - 16 février 1898 Vive l'armée L'Eclaireur de Bergerac

Le procès Zola, qui débute le 7 février 1898 et se clôture le 23 février 1898par la condamnation de l’écrivain à un an de prison et 3000 francs d’amende, est abondamment interprété dans la presse départementale.

L’Eclaireur de Bergerac est une publication antidreyfusarde où se mêlent propos nationalistes et antisémites.

10 - 16 janvier 1898 Zolinade Union nontronnaise
10 - 16 janvier 1898 Zolinade Union nontronnaise

Louis Réjou, gérant de l’Union nontronnaise, publie régulièrement des invectives contre le capitaine Dreyfus. Le 16 janvier 1898, l’imprimeur évoque sa lassitude face à cette affaire qui s’éternise et commente l’article de Zola. Pour lui, il s’agit d’une « zolinade » ; il utilise l’ironie pour discréditer l’écrivain.

11 - 19 janvier 1898 Tactique juive L'Eclaireur de Bergerac
11 - 19 janvier 1898 Tactique juive L'Eclaireur de Bergerac

Les lecteurs périgourdins bénéficient de sources d’information nombreuses grâce à la loi sur la presse du 29 juillet 1881, très libérale, et aux progrès techniques (impressions rotatives dès 1872 et composition mécanique par linotype en 1887),

La presse départementale, majoritairement antidreyfusarde, transforme l’affaire Dreyfus en affaire d’opinion publique.

12- 27 janvier 1898  La question juive Union nontronnaise
12- 27 janvier 1898 La question juive Union nontronnaise

Le nationalisme et l'antisémitisme fournissent ses grands thèmes à la presse antidreyfusarde du département. Les titres comme l’Union nontronnaise dénoncent régulièrement le « péril juif » et l'argent juif corrupteur.

13 - 6 février 1898 La bande Le combat périgourdin
13 - 6 février 1898 La bande Le combat périgourdin

Le Combat Périgourdin poursuit, lui aussi, la campagne antidreyfusarde.

Sous l’expression « la bande », son directeur Amédée de Lacrousille réunit le clan Dreyfus ainsi que les intellectuels qui ont rallié la cause du capitaine.

14 - 12 février 1898 Ficelles L'Éclaireur de Bergerac
14 - 12 février 1898 Ficelles L'Éclaireur de Bergerac

L’Éclaireur de Bergerac reprend les mêmes « ficelles » de la presse antidreyfusarde. Là encore, l’antisémitisme est omniprésent.

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